Le rocambolesque épisode budgétaire en cours aura son lot de conséquences pour la protection sociale complémentaire.
La partie visible de l’iceberg est connue : le désengagement de la Sécurité Sociale de certaines dépenses se traduira inévitablement par un transfert vers les Organismes Complémentaires (OC). Pourront-ils répercuter cette hausse du coût technique dans leurs tarifs ?
Plus insidieusement, le Budget 2025 accroîtra la pression sur la performance des OC. Rappelons-nous que la refonte de la PSC de la Fonction publique, décidée sous le précédent quinquennat, est un coût pour les employeurs publics. La situation budgétaire actuelle se traduira par une attente encore renforcée de performance des OC.
Dans ce contexte, les dirigeants des OC s’interrogent sur l’optimisation de leurs coûts de fonctionnement. Comment repositionner l’apport des équipes de développement dans un modèle d’assurance qui s’apparente à du collectif ? Comment se rapprocher des références de coûts des délégataires de gestion en dépit des contraintes imposées par les employeurs publics (localisation des équipes en France, enjeux de sécurité, etc) ?
Quelques leviers sont à actionner :
• L’automatisation, la digitalisation, la dématérialisation restent des incontournables pour faire baisser le coût de gestion. Les OC ont déjà consenti d’importants investissements à cet égard. Il reste de nombreuses actions possibles pour une digitalisation complète du parcours d’affiliation, une dématérialisation totale de la communication, une utilisation extensive des nouvelles opportunités technologiques…
• La diffusion de la culture de la confiance constitue un réel changement pour les acteurs historiques auprès des agents de la Fonction publique. Accepter que la DSN fasse entièrement foi alors que la relation était jusqu’à présent individuelle à l’assuré est un défi mais aussi un gisement d’économies.
• L’équilibre entre standardisation des processus d’une part et services sur mesure, affinitaires, d’autre part est toujours un levier essentiel de différenciation. Une connaissance fine de la population assurée permet d’allouer les moyens au bon endroit (prévention, accompagnement social, etc), tandis que l’assuré s’accommodera très bien des standards de la digitalisation du marché en matière de processus de gestion.
La refonte de la PSC induit depuis plusieurs semestres une réflexion profonde sur les pivotements nécessaires en interne des OC. Le contexte budgétaire rend cette réflexion et les transformations sous-jacentes encore plus nécessaires !