Le recul de l’âge de départ à la retraite rend les problématiques liées à la place des seniors en entreprise plus prégnantes et la gestion de la fin de période d’activité devient de plus en plus une préoccupation pour les salariés et pour les entreprises.  

Aujourd’hui, seulement 56 % des personnes âgées de 55 à 64 ans sont en emploi, selon une étude de la Dares sur l’emploi des seniors. Un chiffre inférieur à la plupart des pays européens, mais en progrès depuis 2000. Et le gouvernement parie que sa réforme va continuer de faire progresser ce chiffre. Selon ses calculs le taux d’emploi des 60-64 ans de 35,5 % aujourd’hui passerait à 41,5 % en 2030, selon Les Echos. 

Comme le souligne une enquête menée par ‘Le Figaro/décideurs’, travailler de nouveau après sa cessation d’activité est désormais mieux accepté. Employeurs en quête de compétences perdues et ex-salariés y trouvent leur compte. En effet, rares étaient les retraités qui, il y a encore une quinzaine d’années, acceptaient de reprendre du service – sauf pour des impératifs financiers – dès lors qu’ils avaient quitté la vie active. Cette époque est dorénavant révolue. Avec le vieillissement de la population et la très forte progression du taux d’emploi des plus de 55 ans depuis quinze ans, poursuivre une activité après avoir fait valoir ses droits à la retraite est aujourd’hui beaucoup mieux accepté socialement, au point de s’apparenter à un fonctionnement de plus en plus fréquent.  

Des plateformes spécifiques

Pour répondre à ces besoins nouveaux, sont apparues des plateformes qui ont pour objectifs :   

  • D’aider la réflexion,  

Et/ou 

  • D’augmenter le taux d’occupation des (futurs) retraités et retraités.  

Sur le premier objectif, nous allons trouver des acteurs qui proposent d’accompagner le futur retraité pour explorer ses options de départ et dessiner des projets de retraite qui lui ressemblent. Pour ceci la plateforme va proposer aux seniors des conseils, des outils et des solutions concrètes pour trouver des activités. Un des objectifs est de permettre aux seniors de transmettre leur savoir-faire. 

Nous pouvons par exemple citer la plateforme Alphonse (https://lestalentsdalphonse.com/) qui propose un accompagnement individualisé sur 8 semaines avec un(e) coach dédié(e). Également la plateforme Silver Anana (https://www.silveranana.com/)qui propose aux seniors retraités des conseils, des outils et des solutions concrètes pour trouver des activités. 

Pour concrétiser ces conseils, il existe des plateformes pour augmenter le taux d’occupation des (futurs) retraités et retraites, par le bénévolat ou sous forme de collaboration type ‘freelance’. 

Pour le bénévolat, nous retrouvons les plateformes de mise en relation entre associations/entreprise et demandeurs, pas nécessairement spécialisées pour les seniors. 

Il existe des plateformes de freelances offrant un vaste vivier de talents aux compétences variées et spécialisées. Elles prennent en charge la relation entre ‘experts sachants’ ayant quitté l’entreprise et les recruteurs, pour les maintenir en capacité à intervenir rapidement en mission ou en transmission. « La réforme des retraites, c’est le top départ pour les entrepreneurs qui veulent se lancer sur le marché de l’emploi des seniors », parie Jean Emmanuel Roux, fondateur de TeePy Job. 

Nous pouvons noter à titre d’exemple les plateformes suivantes 

  • TeePy Job : un site de recherche d’emploi et de recrutement dédié aux 50 ans et plus, seniors et retraités actifs. Il permet de consulter des offres postées par des entreprises intéressées. 
  • Experconnect propose de valoriser les seniors et d’organiser le maintien en activité post-retraite des expertises. 
  • Agikora, met en relation des experts disposant de connaissances terrain avec tous types de structures avec une communauté d’Experts Métiers qualifiés et justifiant de minimum 10 ans dans leur cœur de métier.  

Le point de vue des Entreprises 

Dans le cadre de la réforme des retraites, lors de la validation des textes par le Conseil constitutionnel six mesures avaient été censurées. C’est notamment le cas de deux dispositions sociales initialement prévues pour favoriser le maintien dans l’emploi des salariés les plus expérimentés : le CDI seniors et l’index seniors.  L’index seniors, sur le modèle de l’index de l’égalité professionnelle homme/femme, proposait d’imposer aux plus grandes entreprises (plus de 300 salariés) de publier chaque année le score obtenu en matière de maintien dans l’emploi des seniors, sous peine de sanction financière. Si ces deux mesures ont été considérées comme des “cavaliers sociaux” par le Conseil constitutionnel cela ne signifie pas pour autant qu’elles ne verront jamais le jour. Elles devraient, en effet, être réintroduites dans un autre texte de loi.  

Ceci pour illustrer qu’en parallèle du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, l’emploi des seniors est une préoccupation grandissante pour les entreprises et que les DRH devront mettre en place des politiques seniors volontaires et efficaces et œuvrer pour l’employabilité des seniors en entreprise.  

Ces politiques peuvent s’appuyer sur des outils déjà connus des DRH : la formation, le mentorat, le temps de travail et la flexibilité. Par exemple, certaines structures ont institué des programmes de mentorat pour permettre aux seniors de transmettre leur savoir-faire aux jeunes employés. D’autres ont créé des postes à temps partiel pour les seniors qui souhaitent continuer à travailler après la retraite, tout en ayant plus de temps pour s’occuper de leur famille ou de leurs loisirs. 

Conclusion  

A la croisée de problématiques sociétales, économiques et personnelles …parions qu’il reste encore des solutions à inventer pour gérer au mieux cette évolution de la place des seniors dans la société.